Des pilotes de lignes réduits à l’aide alimentaire, par Michael Moore
Interdiction de prendre un arrêt maladie. Des salaires au lance pierre qui les contraignent à faire appel aux services d’aide alimentaire. Un deuxième job chez Starbucks pour boucler les fins de mois. Invité en cabine par les pilotes lors d’un vol intérieur aux USA, Michael Moore raconte la face cachée du rêve américain. Et identifie le coupable. La recherche effrénée du profit, éventuellement jusqu’à ce que mort s’ensuive.
(...)
Il [le pilote] me montre alors sa feuille de paie. Il a ramené 405 dollars à la maison cette semaine. Ma vie était entièrement entre ses mains depuis une heure et il est moins payé que le gamin qui me livre des pizzas.
Je leur ai dit que toute une partie de mon dernier film était consacrée à la façon dont les pilotes sont traités (montrant à travers cet exemple comment les salaires ont été sabrés et la classe moyenne décimée). Dans le film, je rencontre un pilote d’une grande compagnie aérienne qui n’a gagné que 17 000 dollars l’an dernier (11 500 €). Durant quatre mois, ses revenus étaient si bas qu’il pouvait bénéficier du programme de coupons d’aide alimentaire - et en a obtenu. Dans le film, il y a un autre pilote qui a un deuxième emploi de « promeneur de chien ».
« J’ai un deuxième emploi ! », se sont exclamés à l’unisson les deux pilotes. L’un fait des remplacements d’enseignants. L’autre travaille dans un café. C’est peut-être une de mes lubies, mais il y a deux professions dont les membres ne devraient pas s’embarrasser d’un deuxième emploi : les chirurgiens du cerveau et les pilotes d’avion. C’est fou.
(...)
source : http://www.contreinfo.info/article.php3?id_article=2841
Par Michael Moore, 11 octobre 2009