Le Grand Frère - Pascal

Publié le par Breizhfox

L’autre soir (29/09/09) je regarde « Le Grand Frère » à la TV. 1ère fois (enfin) que j’arrive à suivre presque jusqu’au bout une histoire de cette émission.

 

Il faut préciser, cher lecteur, que je n’ai pas la télévision.

 

Bref, j’ai trouvé cette émission très intéressante, laissez moi vous narrer l’interprétation que j’en ai faite :

 

Once upon a time, Julien, un ado de 17 ans. Enfant de divorcés, il est le fruit d’une passion qui a durée quelques années entre une mère aimante et un militaire absent. Il vit avec sa mère (célibataire) et son grand frère. Inactif depuis deux ans, depuis qu’il a quitté le collège. Tenue sportive de la pied à la tête, cette dernière étant stimulé par des chansons de rap, les consoles et la TV ; Cette même tête contenant un cerveau semblant tourné à vide et irrigué de tabac, d’OCB et de 8.6.

 

Bref, l’archétype de l’adolescent zombie avec des rêves inaccessibles et incapable d’affronter la réalité de la vie en face. Bref, sauf que ce con (il n’y a pas d’autre mot pour le décrire au début de l’émission), il mord… et vu que sa mère ne veut pas le faire piquer, elle appelle le Grand Frère. Je passe sur son comportement inqualifiable d’enfant gâté, dominateur, mais on sent le manque d’aucune autorité masculine pour le remettre à sa place.

 

Bon, arrive le Grand frère, et c’est sa méthodologie qui est passionnante :

 

A son arrivée, le Grand Frère (GF) impose ses règles et le respect dans la famille de Julien. On remarque qu’il le fait avec fermeté mais tout en respectant Julien. GF crée un lien, il négocie chacune de ses règles, joue le rôle de médiateur afin d’arriver à des compromis (qui n’en sont pas : il veut arriver à l’objectif qui s’est fixé dès le départ). Julien fait son rebelle, mais abdique, fait des concessions dans son mode de vie.

 

Ensuite, le GF entraine Julien dans une salle de sport et le fait se défouler dans un sac à frappe, lutte avec lui… Bref, si l’objectif est de faire vider le sac de julien, ça abouti avec succès. Julien avoue qu’on n’a pas assez apporté d’attention à sa personne étant petit, que l’attitude autoritaire de son père l’a parfois humilié…

 

Puis le GF pulvérise une croyance très forte de julien qui est la suivante : « il pourrait très bien se débrouiller dans la rue tout seul ou en comptant sur ses potes ». GF lui fait alors rencontrer un SDF, qui lui raconte ses 12 ans dans la rue ce qui a pour effet quasi-immédiat de calmer les ambitions de sans-abris de julien.

 

Le GF le met face à une de ses idoles, une autorité qu’il respecte : le rappeur Alibi Montana (si j’ai bien noté). Ce dernier, bien imposant, conseil à Julien de se poser dans la vie (calme avec sa mère, avoir un boulot…) et après de se lancer dans sa passion, qui est le rap.

 

Bien débarrassé de ses croyances et conforté par une de ses idoles, Julien rencontre maintenant un chef d’entreprise qui lui fait une simulation d’embauche. Là on voit bien que Julien n’a pas lu mon article. On est surpris de voir que Julien joue le jeu du candidat, maladroit certes, mais motivé. S’en suit un vrai entretien d’embauche dans un bar. Là c’est la cata, la recruteuse ne le rate pas. Mais bon, vu qu’il est pistonné et montre un fond de motivation, il est pris à l’essai.
A la sortie de l'entretien, le chef d'entreprise et GF attendent Julien. Ce dernier annonce qu'il est pris. On lui tape dans le dos, le félicite, ce n'est que du cinéma; on le sait tous, mais on perçoit un sourire de satisfaction sur le visage de l'adolescent. ce sourire ne trahit pas et a toute son importance : c'est le premier pas vers un cercle vertueux de la confiance en soi que  le chef d'entreprise et le GF ont accompagnés. Et ça, "it's priceless"...

 

Maintenant, GF le met face à son père (julien l’évite depuis 2 ans). On sent bien le décalage entre le jeune Julien paumé et révolté face au paternel autoritaire (je rappelle ancien militaire) et résigné à voir son enfant au bord d’un gouffre. Passage un peu difficile, mais le GF conclut cette échange en conseillant sagement à Julien d’accepter que «chacun fait des erreurs dans la vie» et qu’ «on a qu’un père dans la vie». Hélas, on doute que Julien ait assez de maturité et de recul pour saisir la sagesse de ces paroles. 

 

Vient finalement, la rencontre de la mère avec un psychologue. Sans rentrer dans les détails, la psychologue fait réaliser à la mère de Julien que lors de son divorce… ben les enfants, comme la majeure partie des enfants de divorcés, ont été pris entre les deux feux. Pire, la mère s’est efforcée de casser l’image du père et réciproquement. Bref, les enfants ont donc grandit avec des images parentales totalement brisées… La mère annonce donc ceci [en larmes] à Julien, lui disant que le divorce n’est pas de sa faute [à lui], et lui demandant pardon.

 

Moment très émouvant.

 

Le GF passe ensuite ses dernières heures à insuffler de la confiance et des encouragements en Julien qui, on le sent bien, en quelques heures a perçut une autre vison de la vie. Comme une bouffée d'air frais dans une chambre renfermée.  

 

Au final je dis bravo à cette émission, au Grand Frère. J’ai apprécié les différents moyens mis en œuvre par le GF pour comprendre, modifier l’état d’esprit initial de Julien et lui poser les bases pour une vie plus épanouie.

 

Je me suis reconnu dans les personnages. Bon courage Julien. Bon courage à tous ceux qui galèrent sans but dans la vie.

 

http://videos.tf1.fr/pascal-le-grand-frere/

Le petit bémol : c’est dommage que peu/pas de familles ne puisse bénéficier des conseils d’un grand frère [consultant en relations humaines], d’une star du rap, d’un chef d’entreprise [consultant en relations humaines II] et d’un piston pour un boulot.
Je doute aussi que des problèmes aussi lourds puissent se résoudre en 48h. La tentation vers la médiocrité est si grande...

 

Une autre remarque : Ces connards de rappeurs feraient mieux de véhiculer des messages plus positifs [comme Alibi Montana dans cette émission] que d’autoconvaincre leurs clients adolescents à l’esprit en cours d’apprentissage que la société, de toutes façons, c’est que de la merde et que la vie se résume à la dope, au fric, aux filles faciles et à cracher sur les flics [dans le dos, quand ils sont loin ou en bande sinon]. Wankers !

Publié dans Vu à la TV

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B
<br /> Ah c'est bien enfin une super nannie pour les ados<br /> <br /> <br />
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